Dans une volonté manifeste de surmonter la crise qui sévit au sein de la sphère judiciaire gabonaise, le Ministre de la Justice, Paul Marie Gondjout, a exhorté la communauté des avocats à procéder à la réorganisation des élections de l’Ordre des Avocats. Cette décision survient après l’invalidation des élections précédentes du Bâtonnier et du Conseil de l’Ordre des avocats par le Conseil d’État, en date du 20 avril 2023.
L’annonce a été faite à l’issue d’une entrevue entre le Ministre et les représentants des avocats du Gabon, le mercredi 20 septembre 2023. Cette démarche s’inscrit dans le strict respect des dispositions légales, plus précisément l’article 53 de la loi 13/2014 du 7 janvier 2015. Selon ce cadre réglementaire, l’organisation de l’Assemblée générale élective pour le Bâtonnier et le Conseil de l’Ordre des avocats doit être effectuée dans un délai d’un mois.
L’urgence de cette initiative est dictée par l’impasse actuelle qui entrave le fonctionnement normal de l’Ordre des avocats, due en partie à l’absence de deux des trois organes et institutions clés qui encadrent cette institution suite à la décision du Conseil d’État. La seule structure restante est l’Assemblée générale. Le Garde des Sceaux a donc plaidé pour la convocation de l’Assemblée générale élective, étant le troisième organe indispensable pour le rétablissement de l’ordre fonctionnel.
Face à cette situation exceptionnelle, plusieurs alternatives s’offrent aux avocats gabonais. Parmi elles, la possibilité de solliciter la Cour Constitutionnelle pour la désignation d’un Bâtonnier intérimaire chargé de superviser les élections, ou de confier cette tâche au bureau sortant tout en convoquant une Assemblée générale élective.
La démarche préconisée par le Ministre de la Justice, au-delà de sa conformité avec les dispositions légales, témoigne également de la neutralité du gouvernement de Transition dans cette affaire. Elle vise à inciter les avocats à prendre leurs responsabilités afin de surmonter la crise en cours et rétablir l’intégrité et la fonctionnalité de leur institution. Ce geste est non seulement une illustration de l’engagement du gouvernement à préserver l’ordre juridique, mais aussi un appel à l’action pour les avocats du Gabon à œuvrer collectivement pour la résolution de cette impasse.