Le 22 juillet, huit magistrats gabonais, dont deux membres de l’ancienne famille régnante, ont été traduits devant le Conseil de discipline du Conseil supérieur de la magistrature pour divers manquements. Parmi eux, Linda et Audrey Bongo Ondimba.
Le lundi 22 juillet, une nouvelle sans précédent a secoué le Gabon : huit magistrats de premier et deuxième grade ont été traduits devant le Conseil de discipline du Conseil supérieur de la magistrature. Cette information a été révélée par un document officiel signé par Paulette Akolly, daté du 5 juillet dernier. Bien que les motifs exacts n’aient pas été précisés, le document nomme explicitement les magistrats concernés : Linda Pauline Epigat Bongo Ondimba, Audrey Balkisso Bongo Ondimba, Rebecca Oboumadjogo, Serge Kombila, Yvanh Okili, Meryle Tebangoye, Abel Nguema Menie, et Pierre Aperano Essongue.
Les deux premières magistrates mentionnées, Linda Pauline Epigat Bongo Ondimba et Audrey Balkisso Bongo Ondimba, appartiennent à l’ancienne famille régnante du Gabon. Ces dernières années, elles ont été fréquemment critiquées, tant au sein de leur profession que par l’opinion publique, pour leurs manquements aux lois régissant leur métier. Elles étaient souvent vues arborant les couleurs du Parti démocratique gabonais (PDG). Leur soutien public à Ali Bongo lors de la dernière élection présidentielle avait même poussé le Syndicat national des magistrats du Gabon (Synamag) à alerter les autorités sur leur comportement, particulièrement celui de Linda Bongo Ondimba, qui s’était transformée en une sorte d’« influenceuse » sur les réseaux sociaux.
La traduction en conseil de discipline de Pierre Johsan Aperano Essongue n’a surpris personne. En mai dernier, ce jeune magistrat avait été impliqué dans une affaire au Parquet de Port-Gentil liée à l’incendie de Bucuna, perpétré par la société pétrolière Perenco. Il avait été accusé d’insubordination par sa supérieure hiérarchique, le procureur général Édith Christiane Mvou Loubamono épouse Mbangangoye. Cette querelle avait conduit à une réunion, le 27 mai 2024 à Libreville, présidée par le ministère de la Justice. Ce même jour, l’administration avait annoncé que d’autres magistrats seraient également jugés par le Conseil supérieur de la magistrature pour des motifs disciplinaires. Cet engagement a désormais été tenu.
Cette série de traductions en conseil de discipline marque un tournant significatif dans le système judiciaire gabonais, mettant en lumière une volonté de renforcer l’intégrité et la responsabilité au sein de la magistrature.
