Au Gabon, une crise secoue l’ordre des avocats depuis un mois, suite à l’annulation par le Conseil d’État de l’élection de Maître Raymond Obame Sima en tant que bâtonnier. Cette situation a engendré des désaccords parmi les avocats sur la marche à suivre pour résoudre cette crise. Certains affirment que la loi donne au ministère de la Justice le pouvoir d’intervenir, tandis que d’autres soulignent un vide juridique en cas de vacance. Voyons de plus près les explications.
Un blocage à l’ordre des avocats au Gabon suite à l’annulation de l’élection du bâtonnier
Il y a un mois au Gabon, le Conseil d’État a annulé l’élection du bâtonnier et du bureau de l’ordre des avocats. Depuis lors, il n’y a plus de représentant des avocats pour régler, par exemple, les conflits internes au sein de la profession. Le barreau est ainsi confronté à une situation de blocage.
Divergence d’opinions parmi les avocats gabonais sur la constatation de la vacance du poste de bâtonnier
Les avocats sont divisés quant aux raisons de cette situation et chacun exprime son opinion sur la personne responsable de constater cette vacance.
Certains avocats, tels que Maître Anges Kevin Nzigou, affirment de manière catégorique que c’est au ministre de la Justice de constater le poste vacant de bâtonnier. Selon lui : “La loi prévoit que le ministre de la Justice constate la vacance parce que la loi lui permet. Elle invite le bâtonnier sortant à organiser les élections dans le mois qui suit le conseil de la vacance.” Plusieurs avocats partagent cet avis.
Cependant, d’autres voix s’élèvent, notamment celle de Maître Gisèle Eyué Bekalé, soutenue par certains de ses collègues. Elle souligne : “La question de la vacance n’est pas définie par l’article 106 de notre loi. Nous sommes confrontés à un vide juridique qu’il convient de combler. Dans l’état actuel des choses, personne ne peut constater la vacance du poste de bâtonnier. Pour sortir de cette crise, il est nécessaire de saisir la Cour constitutionnelle pour une interprétation.”
La situation demeure donc complexe et nécessite une résolution rapide afin de rétablir le bon fonctionnement de l’ordre des avocats au Gabon. L’intervention du ministère de la Justice ou une clarification juridique de la Cour constitutionnelle pourraient être des pistes à explorer pour trouver une issue à cette crise.